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Réalisation d’un photogramme

Last updated on 10 novembre 2023

Si ce n’est pas encore fait, je vous conseille la lecture de l’article précédent.

Première étape : préparation du papier

Utilisez une pipette ou une seringue pour prélever quelques ml du flacon « Solution A », puis une autre pipette/seringue pour prélever la même quantité du flacon « Solution B ». 4 ml de chaque devraient vous permettre de préparer 3 ou 4 feuilles de papier taille A4 : attention à ne pas utiliser la même pipette pour les deux flacons ! Mélangez doucement et laissez reposer pendant une minute à l’abri de la lumière, dans un tiroir ou un placard.

Etalez au pinceau la solution sur une feuille de papier, de manière la plus uniforme possible, puis laisser la feuille sécher dans l’obscurité. Vous pouvez préparer plusieurs feuilles à l’avance et les conserver à l’abri de la lumière pendant plusieurs semaines : la couleur va passer du jaune fluo au vert mais le papier conservera ses propriétés.

Les deux feuilles de gauches ont été préparées il y a quelques jours : leur couleur est passée du jaune fluo au jaune-vert. La feuille droit vient d’être préparée et est encore bombée par l’humidité. Elle reprendra sa forme dans quelques minutes.

Une fois le papier bien sec (30 minutes à température ambiante devraient suffire), sortez le en prenant soin de rester sous une lumière atténuée. Posez le papier sur le dos du sous-verre, puis disposez dessus quelques objets en laissant libre court à votre inspiration : feuilles, fleurs, plumes, clés, etc. Posez par dessus le verre pour maintenir l’ensemble en place, et placez l’ensemble sous la lampe à UV, ou dehors en plein soleil.

J’ai positionné deux feuilles ramassées dans la rue, placé le tout entre le dos et le verre de mon sous-verre et inséré l’ensemble dans mon châssis-presse maison.

Le support en bois est devenu trop bas pour ma nouvelle lampe. On fait avec les moyens du bord en attendant de trouver mieux

  • Au soleil, compter 15 à 30 minutes en été, 30 minutes à 1 heure en hiver.
  • Sous une lampe à UV comme celle que j’utilise (Everbeam 365 nm 100W) : 4 minutes en plaçant la lampe à 22 cm du papier
  • Sous un autre type de lampe, il conviendra d’appliquer la méthode du pifomètre : choisissez une durée entre 5 et 20 minutes et faites un essai : si le résultat est trop sombre, divisez par deux la durée d’exposition, dans le cas contraire multipliez le par deux. Exemple : 5 minutes (trop clair), 10 minutes trop clair), 20 minutes (trop foncé), 15 minutes (résultat correct).

Il vous faudra expérimenter si vous souhaitez jouer avec la transparence de certains objets (par exemple une plume d’oiseau).

Pendant l’exposition aux UV, profitez en pour remplir votre bac d’eau : l’eau du robinet convient si elle n’est pas trop chargée en chlore. Vous pouvez également utiliser de l’eau de pluie si vous avez un récupérateur chez vous. Inutile de le remplir à raz-bord, 3-4 cm suffiront pour cette première étape.

Une fois l’exposition aux UV terminée, retirez le verre et les objets placés sur le papier. Vous devriez déjà voir en jaune-vert sur fond vert apparaitre la silhouette des objets placés sur le papier : c’est bon signe ! Si vous ne voyez toujours rien et que le papier a conservé sa couleur jaune d’origine, cela signifie que l’exposition n’a pas été assez longue.

Après exposition aux UV, on peut déjà bien voir les silhouettes de nos feuilles, même si on est encore loin de la couleur bleue attendue

Placez le papier dans le bac rempli d’eau et inclinez le bac d’avant en arrière pour conserver un déplacement de l’eau sur le papier. En quelques secondes le vert va virer au bleu, le jaune va disparaitre : continuez jusqu’à disparition complète du jaune. Remplacez si besoin l’eau du bac pour un deuxième rinçage du papier si celle-ci est devenue trop jaune.

Après l’étape du rinçage, le tirage va lentement s’oxyder pendant les heures suivantes : le bleu va foncer et le contraste se renforcer. Si vous n’aimes pas attendre, ajouter après rinçage quelques gouttes d’eau oxygénée dans le bac : l’oxydation interviendra en quelques secondes.

Suspendez ensuite votre tirage pour le faire sécher, et admirez le résultat. Félicitations, vous venez de réaliser votre premier cyanotype !

Armoire de séchage « maison »

Et ensuite ?

Si l’expérience vous a plu, sachez que ce n’est que le début ! La cyanotypie offre une multitude de possibilités et de dérivés. Nous verrons par la suite comment réaliser un tirage cyanotype a partir de n’importe quelle photo, en préparant convenablement un négatif, comment utiliser du thé ou du café pour transformer un tirage bleu et blanc en tirage brun et blanc et comment enfreindre les règles pour ouvrir le champ des possibles.

Gardez en tête qu’avec ce procédé, tout ne fonctionne pas toujours comme on s’y attend, et que l’échec fait partie de l’apprentissage ! Persévérez, posez vos questions sur les groupes de passionnés, comme par exemple le groupe Cyanotype Process sur Facebook.


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Gautier Cuquemelle
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